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Kibboutz en Israël

Les Nouveaux visages

Le premier kibboutz, Degania Aleph, a été fondé en 1910 en Terre Sainte près du lac de Tibériade dans une zone marécageuse infestée de moustiques par dix jeunes Ukrainiens juifs et laïcs voulant changer leur façon de vivre en se basant sur un modèle agricole collectiviste et socialiste dans lequel « tout appartient au groupe et l’individu ne possède rien ». Au fil des années, d’autres kibboutz ont vu le jour et on en compte aujourd’hui 273 dans lesquelles tout est pris en charge pour les membres (logement, crèche, école, nourriture, retraite…) jusqu’à leur mort.

Ce modèle idéal n’est toutefois plus viable depuis quelques années dans la plupart d’entre eux et ils ont du s’adapter en "privatisant" et en louant des appartements à des non-membres. En effet, les jeunes ne restaient plus au kibboutz et partaient s’installer et travailler en dehors. Le fait de mettre leurs salaires dans un pot commun et de ne rien posséder devenait compliquer dans un monde consumériste. Ils payent donc un loyer et des taxes pour la vie communautaire mais chacun garde son propre salaire.

Il reste néanmoins un certain nombre de kibboutz, les plus riches en général, qui ont maintenu le modèle traditionnel dans lequel chaque membre gagne le même salaire, qu’il soit jardinier ou PDG d’entreprise, soit environ 1000€ par mois au kibboutz Yizreel. Celui-ci était au bord de la faillite dans les années 1980, et grâce à Maytronics, leur entreprise de fabrication de robots nettoyeurs de piscines devenu un des leaders mondiaux et côté en bourse, ils ont sorti la tête de l’eau grâce aux revenus qu’elle génère : 90% des ressources du kibboutz.

Avec les années qui passent, le modèle originel s’est adapté : kibboutz urbain ou rural, collectiviste ou privatisé, permaculture ou agriculture traditionnelle, religieux ou laïc…Tout un éventail de possibilités en passant par celui, atypique, des "Black Hebrews" (Hébreux Noirs) à Dimona venus de Chicago dans les années 70. Un royaume de 1800 personnes avec un roi (décédé en 2014), des princes, des ministres et dans lequel les membres sont végétaliens, polygames (jusqu’en 2006), musiciens et très sportifs.

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GEO - Le Jourdain

Publication de 14 pages dans GEO magazine (août 2016).

BONUS
- Interview GEO en vidéo
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